Des organisations de droits humains dénoncent le remplacement de Me Gédéon Jean au CEP par l’exécutif
Pas moins de 70 organisations de droits humains ont signé une lettre exprimant leur profonde consternation à la suite de la décision prise lors d’un Conseil des ministres en date du 4 décembre 2024 pour remplacer Me Gédéon Jean.
Dans cette correspondance, elles ont indiqué avoir appris par voie de presse que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le gouvernement auraient choisi, de manière anti-démocratique et manu militari, Magalie Georges, determine de l’Accord de Montana, syndicaliste et secrétaire générale de la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs d’Haïti (CNEH), pour remplacer Me Gédéon Jean.
Ces organisations de droits humains rappellent que Me Gédéon Jean avait été élu de manière transparente, démocratique et participative lors d’une élection du secteur des droits humains, le 26 août 2024, où il avait obtenu 81 voix sur 86.
Elles précisent que cette élection a été réalisée conformément aux deux lettres des 7 juillet et 8 août 2024, et aux termes de référence du Conseil Présidentiel de Transition. Par conséquent, elles estiment qu’aucune autre personne ne peut représenter le secteur au Conseil Électoral Provisoire (CEP).
Si ces informations s’avèrent exactes, la décision du CPT constituerait une violation flagrante des principes démocratiques et de l’État de droit. Selon les signataires, cette décision remet en query l’article 289 de la Structure de 1987 ainsi que l’article 33.1 de l’Accord du 3 avril 2024, qui établit le droit démocratique des organisations de droits humains de faire partie des neuf entités formant le CEP depuis l’adoption de la Structure haïtienne, le 29 mars 1987, peut-on lire dans la lettre.
Cette state of affairs soulève, selon elles, des inquiétudes quant à une éventuelle manipulation du référendum annoncé et des prochaines élections, remettant en trigger le choix démocratique des citoyens haïtiens et, par conséquent, la souveraineté du peuple.
Face à cette state of affairs, les organisations de droits humains ayant participé à l’élection dénoncent et contestent vigoureusement cet acte. Elles demandent une rencontre avec le CPT pour obtenir des clarifications et explorer les moyens de corriger cette décision, qui, selon elles, met en péril la crédibilité du Conseil Présidentiel de Transition et l’ensemble du processus électoral.
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